Elsa Tannoush: une relève pour la techno
Elsa Tannoush a fait ses premières armes en France. Douée pour les ressources humaines, elle fait ce qu’il faut pour que la tech québécoise recrute davantage de femmes.
La diversité, c’est le créneau de l’entreprise qu’elle porte. « J’ai choisi ce créneau parce qu’il y a un réel besoin d’acrecrite compagnement pour mieux recruter la main-d’œuvre féminine. » Elle est présidente régionale ainsi que présidente de l’Aile Jeunesse du Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ). Auparavant, elle travaillait chez Inclusiv-IT, une tech montréalaise qui offre des services de soutien en technologies de l’information (TI). Clients et collègues louent sa faculté de travailler dans un monde du travail de plus en plus compliqué et exigeant. Sa capacité d’inspirer son entourage est indéniable. Après la pandémie, le revers numérique amène un lot de complexité qui n’est pas sans détours logistiques.
« En 2020, j’ai profité de la pandémie pour préparer mon projet et, en 2024, j’ai lancé DigiWomen, un OBNL de Laval visant l’inclusion des filles et des femmes dans le domaine des TI », explique celle qui détient un MBA en gestion des ressources humaines de l’école de management MBway à Grenoble. DigiWomen tient des causeries mensuelles entre femmes de la tech de la région de Montréal, Women Tech Talk. L’organisme propose J’ose la tech, un programme immersif pour filles de 8 à 17 ans offert dans les écoles primaires et secondaires, en collaboration avec les enseignants et les entreprises. L’organisme tiendra, le 23 octobre au Collège Montmorency, la première édition de la Journée de la femme numérique (JFN), un salon de l’emploi qui attend 10 entreprises et 200 participantes.
L’initiative plaît, car l’industrie québécoise des TI est encore très masculine. Seul le quart des talents (23 %) sont des femmes, et 11 % occupent des postes de leadership. Elsa Tannoush en discute chaque semaine sur les ondes de la radio CIBL à son émission Tech et transmission. Elsa Tannoush est aussi conférencière. « Je suis une femme de RH qui parle de tech et de diversité. Mon message passe bien, parce que les entreprises qui prennent ce virage sont plus performantes. » Elle a aussi réalisé un documentaire qui a été diffusé le 8 mars dernier, Femmes en tech, et alors ?, dans lequel témoigne notamment Alice Abou-Khalil, députée de Fabre à l’Assemblée nationale et entrepreneure experte en cybersécurité. Elle fait un parallèle avec la médecine. « Il y a 20 ans, ils avaient le même problème qu’en tech. Aujourd’hui, il y a davantage de femmes que d’hommes qui sortent des écoles de médecine. Je suis certaine qu’un jour, les femmes auront pris leur place dans ce milieu. »