Municipales, un financement stratégique


2 novembre 2025 - 18h28

 Julie St-Arnaud Drolet, porte-parole d’Élections Québec, confirme: les candidats ont deux principales sources de financement: les dons (qui comptent pour environ 20 à 30% des dépenses) et les fonds publics.

 

Pour éviter que l’argent ait un effet disproportionné sur la campagne, une candidate ne peut pas y investir plus de $1000 de son propre argent. Les électeurs peuvent donner un maximum de $200 à une campagne au cours de l’année électorale, acheter une carte de membre d’un parti politique (qui ne doit pas coûter plus de $25) ou donner leur temps ou leur expertise. Sous certaines conditions, les partis peuvent également organiser des évènements de financement.

 

Les dons venant d’entreprises, des syndicats ou d’autres organismes sont interdits, selon la porte-parole. Ils ne peuvent pas non plus offrir des services ou des biens à prix réduit, ni effectuer de dépenses pour favoriser ou défavoriser un candidat ou d’un parti. Une entreprise peut intervenir  “en autant qu’il n’y ait aucun coût ni aucune valeur marchande qui se rattache à son intervention, par exemple en faisant une publication gratuite sur les médias sociaux.”

 

Un parti politique peut contracter des prêts, auprès des institutions financières ou des électeurs. Il n’y a pas de limite quant au montant total des prêts, mais un électeur ne peut pas prêter plus de $5000, et les prêts venant des entreprises ou d’organismes sont interdits.

 

La balance de l’argent vient des fonds publics. La municipalité finance les partis politiques en fonction du nombre de votes reçues à la dernière élection. Les partis et les candidats indépendants ont aussi accès au revenu d’appariement, calculé en fonction du montant de dons reçus des électeurs. Les partis et les candidats indépendants reçoivent 2,50 $ pour chaque dollar qu’ils amassent en contributions entre le début de l'année électorale et le jour du scrutin, jusqu'à concurrence des plafonds établis selon le poste et la taille de la municipalité.

 

 Tous ces fonds doivent être déposés dans un compte en banque spécifique, contrôlé par un agent officiel embauché par la candidate ou son parti; toutes les dépenses de campagne doivent venir de ce compte et doivent être traçables. Les dépenses totales ne peuvent pas dépasser un montant fixe, calculé en fonction du nombre d’électeurs dans une ville, arrondissement ou district donné. “Cette limite varie d’une élection à l’autre, mais c’est le même pour tous les candidats,” explique Julie St-Arnaud Drolet. “C’est comme ça qu’on assure un certain niveau d’équité financier. L’idée centrale, c’est que les entreprises et les citoyens ne peuvent pas utiliser leur capacité financière pour influencer le débat politique.”

 

À la fin de la campagne, les candidats ont plusieurs mois pour faire leurs rapports de dépenses. Si un candidat a reçu au moins 15% des votes, 70% de ses frais de campagne seront remboursés par la municipalité.

 

*Afin d’alléger le texte, le féminin et le masculin sont utilisés de façon alternée dans ce texte.

 
RUBY PRATKA